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    "Extrême gauche" et sa passion: la division,

     

    Avant tout, c'est quoi l'extrême gauche ?

     

    Extrême gauche : concept en trompe l'oeil, qui est en réalité vidé de son sens primitif.

    Cette idée s’est construite d’une part sur l’antagonisme factice du discours entre réforme et révolution, présentés comme deux choix opposés. Alors que ce ne sont pas deux choix, mais deux réalités distinctes qui ne s’opposent pas.
    Et d’autre part elle s’est construite sur les arguments avancés par les bolcheviks pour participer au Congrès de Tours en 1921 afin « d’organiser » la division de la gauche contestataire du capitalisme, et par là même diviser le mouvement ouvrier et démocratique .

    Ainsi on trouve d’un côté ceux qui avaient approuvé la révolution russe de février 1917 mais avaient refusé sa confiscation en octobre, de l’autre ceux qui donnaient leur soutien total au bolchévisme dans l’ URSS naissante.

    De même on trouve d’un côté ceux qui croyaient encore en l’ indépendance de la 2ème internationale social- démocrate crée par Engels à la fin du 19ème, de l’autre ceux qui acceptaient la 3ème internationale communiste promue par Lénine.
    Oppositions apparemment sérieuses et circonstances difficiles. Les choix n’étaient pas simples.

    En effet la 2ème internationale des travailleurs avait entériné sur demande de Marx, après la mort de l’AIT en 1876 du fait de Marx, l’exclusion définitive des anarchistes, et avait accepté la guerre mondiale. Cette exclusion a-t-elle facilité historiquement l’acceptation de la guerre ?? C’est une hypothèse qui n’a jamais été prise au sérieux.

    Tandis que la 3ème Internationale qualifiée de communiste, entérinait une « révolution confisquée » (1917), sans le reconnaître ou sans le savoir pour certains, le bolchévisme était présenté comme le stade supérieur de la démocratie, à savoir le centralisme démocratique, qui soumettait cette dernière à un parti unique despotique.

    Ce fut la première fois que la Démocratie, conquise au 18ème, contre l’absolutisme, encore dans sa phase de construction et d’élaboration, était reléguée au stade d’une conquête historique bourgeoise et non pas d’une conquête pour l’humanité.
    C’est de cette façon d’ailleurs que seront considérés « les droits de l’homme », le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…., la notion du droit égal pour tous.

    Le bolchévisme, du point de vue de ses promoteurs, était l’expression russe du communisme qui se construisait… mais en commençant par le « capitalisme d’État » reconnu par Lénine.

    Rien de tout cela n’est convainquant.


    L’extrême gauche peut se déduire, historiquement, de ce qui précède comme étant pour la révolution russe bolchévique (révolution confisquée), contre la social-démocratie de la 2ème Internationale condamnée au réformisme (grand thème du Congrès de Tours) , mais pour un communisme destructeur de la démocratie ( alors qu’elle aurait pu être pour son approfondissement) , et contre le « droit bourgeois » et le droit en général. Est-on sûr qu’elle se voit ainsi ?

    L’expression sera utilisée dans le discours politique pour désigner ceux qui « à gauche » ne font aucun compromis et s’affirment résolument contre le système capitaliste, avec l’idée qu’on ne peut rien y obtenir de positif. Son combat ne serait qu’un combat contre le système, ou pour faire reculer un gouvernement, mais pas un combat pour gagner sur une revendication ou un mieux être : c’est ici que se situerait le rejet du « réformisme ». Mais cette opposition est stupide dans son énoncé.

    Le réformisme serait, pour l’extrême gauche, au mieux le combat quotidien perdu d’avance pour défendre la cause des travailleurs, au pire une « idéologie » de refus de combattre le système, donc une collaboration avec ce dernier . Pourtant le combat pour se défendre ou acquérir un mieux être est non seulement une obligation pour vivre, mais peut ouvrir la voie à un changement radical dans la société telle qu’elle est : l’école publique laïque, la sécurité sociale, l’hôpital public, une médecine publique (qui ne sera jamais le cas de la France), les congés payés...

    Comme pour discréditer le combat journalier dit réformiste, une partie de la gauche, les marxistes, ont considéré qu’il n’est pas possible de continuer à vivre et d’améliorer le sort des ouvriers dans le système capitaliste. Il faut avant tout, est-il clamé, en finir avant tout avec le capitalisme, dans un combat dit révolutionnaire, c’est à dire qui passe par la révolution, en considérant qu’elle (la gauche) en est porteuse mot dont on ne connaît plus le sens.
    On le connaît d’autant moins que la grande révolution russe des soviets de février 1917 a été confisquée, ce qui est évidemment nié avec véhémence.

    Cette extrême gauche aurait donc pour but d’organiser les ouvriers et leurs alliés en vue de la prise du pouvoir contre la bourgeoisie. Par qui ? Les partis qui représentent ces derniers, ceux se réclamant du marxisme ?  Dont le prolétariat ? Une coalition de partis ? Par quelles méthodes ? Le parlementarisme ? La lutte armée ? L’insurrection populaire également confisquée ? La notion de peuple étant rejeté ?

    Pour quels objectifs ? Ceux d’un programme politique ? De qui ?
    En vue de la saisie de tous les moyens de production, pour produire autrement  ou avec d’autres objectifs, et de créer (dans le discours) une société communiste pour le bien du genre humain.
    Tout cela se résume à des discours, tandis que la lutte conséquente pour la défense de l’hôpital public, par exemple, ne parvient pas à être organisée par les tenants de ces discours.

    N’y a t-il pas finalement qu’une opposition purement factice, entre tous ces points de vue, et entre des hommes (essentiellement des hommes) qui ne cherchent que le pouvoir ?

    Où se situe ce qu’on appelle le combat révolutionnaire et celui qui ne le serait pas ?

    Il y eut pourtant un combat historique né de la lutte spontanée des ouvriers, dans les pires conditions du 19ème siècle par exemple, pour créer des syndicats, obtenir le droit de grève, la hausse des salaires, la journée de 8h , les congés payés..etc
    Ils ont obtenu des avancées considérables, certes toujours mises en question et parfois difficiles à sauvegarder, dans la société telle qu’elle est, c’est à dire inégalitaire, violente et capitaliste. Ces avancées furent réelles et ont transformé la société.

    On a vu par ailleurs historiquement où a mené le combat des bolchéviks pour arracher les moyens de production à la bourgeoisie, si tant est que les objectifs de ce combat n’ont pas muté en cours de route : les organisateurs de ce combat, très majoritairement des hommes (ce fut un combat d’hommes), ont tous sombré dans la passion du pouvoir, la passion du discours, le refus et l’abandon de la démocratie dite instrument du pouvoir bourgeois, la dictature d’un parti unique, le rejet de la démocratie à la base, le rejet de la libre critique et confrontation des idées, et le combat des chefs entre eux..

    La question « réformisme » ou « révolution » n’a été en définitive posée finalement qu’ abstraitement surtout après la première guerre mondiale, comme si l’un était opposé à l’autre. Elle a été débattue par Jaurès, avant qu’il ne soit assassiné. Il trouvait l’opposition absurde. Après la guerre, la question a donc servi à alimenter la division pour faire  le Congrès de Tours, on l’a dit.
    Les bolcheviks ont expliqué que la guerre n’aurait pas eu lieu si l’opposition à la guerre, avait dominé les socialistes en Europe, et ont fait pesé la responsabilité du vote des crédits de guerre sur les sociaux démocrates majoritaires collaborateurs de la bourgeoisie dans les parlements. C’est en effet une question importante de savoir pourquoi une majorité de députés sociaux démocrates sont devenus chauvins au moment du vote des crédits de guerre ! Le rejet des anarchistes ?

    La réponse à cette question a mis en question la démocratie « bourgeoise » en tant que telle, et non pas l’absence ou la faiblesse du combat pour l’approfondir au bénéfice des salariés  et de toute la société: pourquoi les députés sensés défendre la cause ouvrière se sont fait acheter pour défendre le principe de la guerre ? Pourquoi l’ensemble des partis sociaux démocrates n’ont pas mené un combat d’ampleur, comme le souhaitait Jaurès, contre la guerre ?

    La 3ème Internationale, dite communiste (l’IC) qui devait jeter les bases de nouvelles sociétés justes et plus démocratiques, se transforma pourtant en chien de garde contre les mouvements démocratiques dans les pays soumis cherchant une voie démocratique : ex La Palestine où le PC juif, qui cherchait la voie d’une perspective unitaire avec les arabes, fut cassé par la direction de l’IC à Moscou.
    Celle-ci n’a nullement cherché la rupture avec le capitalisme, mais son objectif premier fut de défendre l’existence de l’URSS à tout prix.

    La guerre de 1914 ne s’est pas transformée en révolution en Occident de l’ouest, mais a donné lieu, seulement en Russie, à la révolution de février 17, qui est tombée sous la férule de la dictature bolchévique en octobre.

    Donc l’énoncé selon lequel on ne peut rien conquérir dans le capitalisme est inexact. Est caché derrière cet énoncé la question de la prise du pouvoir qui est indépendante de l’antagonisme « réforme/révolution »

    De plus la guerre elle-même et ses suites vont permettre des avancées sociales (surtout la 2ème guerre mondiale) malgré le caractère de barbarie de la guerre elle-même, aussi paradoxal que cela puisse paraître (focalisation des peuples sur le nationalisme…) tellement les Grands de ce monde eurent peur de perdre le pouvoir.
    Les dirigeants de la société capitaliste, dans les pays occidentaux ont vite compris qu’il leur fallait travailler pour la paix sociale pour éviter le chaos social ; mieux, ils ont compris qu’il leur fallait trouver des alliés dans les rangs de ceux qui combattaient contre la société. La meilleure invention qu’ils ont trouvée fut « la société de consommation » qu’ils opposèrent à la société communiste despotique ; certes ils la construisirent au détriment d’une production saine, au profit d’ une production industrielle standardisée, qui a mis en cause gravement la santé et l’environnement ; au détriment d’une instruction et d’une culture de haut niveau sauf pour les classes aisées ; au détriment d’une conscience de la justice universelle ; au détriment des droits de l’homme, en appuyant fortement sur les nationalismes etc … et ils ont gagné incontestablement, d’autant qu’ils ont laissé la médecine faire des progrès… relativement pour tous. C’est Keynes qui a vu clair dans tout cela.

    Pourtant les opposants au système, et les communistes organisés tentaient toujours de justifier leur prise du pouvoir par l’impossibilité de conquêtes sociales dans la société capitaliste !
    Profitant de la rupture sociale de février 17, ils ont pris le pouvoir par les armes et ont appelé cela « révolution», travestissant ainsi et subtilisant à leur profit « février 17 ».

    Avec comme étendard : la dictature du prolétariat, le rejet systématique de la démocratie bourgeoise comme si celle-ci n’avait pas été une conquête démocratique pour l’ensemble de la société, le rejet de la propriété bourgeoise des moyens de production, associée mensongèrement au rejet de la petite propriété paysanne… et de la révolution paysanne authentique.


    C’est en agitant le souvenir des révolutions sociales populaires spontanées intervenues au 19ème , 1830, 1848, la Commune de Paris, en Russie 1905, février 1917, que les bolchéviks ont construit la dictature par la lutte armée, en appelant celle-ci « révolution ».

    A la suite de cette lutte armée, dans tous les pays non occidentaux, les tentatives populaires de révolution sociale, à l’occasion souvent du combat pour l’indépendance, venues de la paysannerie et du petit peuple ( Chine 1949, Cuba 1959, Algérie 1961, Indochine 1947, Vietnam, Cambodge, Ethiopie….Mali, etc), ont toutes été confisquées par des « révolutionnaires » au nom du marxisme pour produire des dictatures, dont l’une des pires fut celle de Pol Pot au Cambodge.
    Il s’en est suivi une déconsidération totale de ce qui fut intéressant dans l’analyse marxiste, pour le plus grand plaisir de la société capitaliste.


    Résumé des idées fausses.

    -la lutte pour l’amélioration du sort des ouvriers n’a jamais cessé, par les ouvriers eux-mêmes et par toutes sortes d’organisations dites réformistes ou non. Jaurès le premier disait que le réformisme était révolutionnaire

    -les révolutions n’ont jamais été faites par des « révolutionnaires » mais par des classes sociales populaires diverses, sans demander l’avis de personne

    -la « lutte armée » présentée comme un moyen de la révolution sociale relève de l’escroquerie pure et simple.

    -la « dictature du prolétariat »  relève de la vision messianique de Marx sur le sens de l’histoire. Comme le disait ironiquement Bakounine contre Marx au 19ème, cette dictature ne serait que celle d’un parti communiste à la solde de dictateurs.
    Le prolétariat n’a jamais eu nulle envie, en tant que tel, de conquérir le pouvoir central où que ce soit, ni la paysannerie : le mouvement des soviets en 1905 et en février 1917 était un mouvement social du peuple, où la paysannerie et les ouvriers étaient majoritaires avec les artisans et petits commerçants, pour s’approprier, dans des soviets élus, des pouvoirs à la base pour gérer d’une part la terre que les paysans avaient arrachée aux grands propriétaires, d’autre part gérer la production (occupation des usines), gérer l’approvisionnement, gérer les transports, gérer l’ordre dans les villes, gérer des fonctions de police… en attendant l’élection démocratique d’une Assemblée constituante ! Dont évidemment les bolchéviks ne voulaient pas, puisqu’ils l’ont dissoute en janvier 1918..

    -De plus les prolétaires ne se rêvent nullement prolétaires à vie, bien au contraire, ils rêvent tous d’ascension sociale du côté des classes intermédiaires et de la bourgeoisie. Les prolétaires rêvent de ne plus l’être, ils veulent précisément échapper à leur condition et non pas sanctuariser la fonction de prolétaire

    -le parti bolchévik n’a pas été un parti d’ouvriers, dont les chefs auraient été ouvriers.

    -les soviets ne sont pas des organes de prise du pouvoir « du prolétariat », ils ne sont qu’un « contre pouvoir », un « double pouvoir » à la base ; c’est pourquoi les bolchéviks n’en voulaient pas et n’en ont gardé que la « carcasse » et l’idée dévoyée.….

    -les mouvements d’occupation des parlements, fréquents ces dernières années dans le monde entier (Islande, Sri Lanka, Equateur...etc ) ne sont rien d’autre qu’un mouvement social à la recherche d’un pouvoir à la base pour éjecter le pouvoir central, mais sans mise en place d’un pouvoir prolétaire...

    - la commune de Paris n’a jamais été une révolution ouvrière, mais une révolution du peuple, ni 1905 en Russie, ni février 17, ni 1949 en Chine,
    La révolution de 1789 fut d’abord une révolution paysanne pour l’appropriation des terres, et se développait en révolution du peuple, et d’une bourgeoisie éclairée.

    Conclusion :

    -en finir avec le capitalisme ? Les communistes ont ils jamais voulu en finir avec le capitalisme ?
    Marx a présenté la grande industrie et l’usine comme source de tous les maux et de la pire exploitation. Mais dans le même temps, il n’a jamais analysé que la grande industrie était le fondement du capitalisme à bannir. Il aimait la grande industrie pourvoyeuse de forces productives extraordinaires! Sa seule volonté était de la faire gérer par les ouvriers. C’était une question de propriété. Il préconisait la prise du pouvoir sur la grande industrie.
    Il n’envisageait pas une société nouvelle sans la grande industrie.
    Il va même jusqu’à écrire que le capitalisme est la civilisation la plus avancée à son époque.
    Lénine de même voulait que l’URSS devance le capitalisme occidental. C’est la Chine qui réalisera ce rêve au détriment du peuple et de la paysannerie (30 millions de paysans morts entre 1959 et 1963)
    Donc quelle société veulent bannir les communistes  et quelle société veulent-ils construire ? Assurément pas une société respectueuse de l’écologie, sûrement pas une société « traditionnelle » rénovée permettant de produire de façon non industrielle.

    -C’est la réflexion et l’opposition à la société industrielle et ses méfaits qui a fait naître l’écologie, et l’idée d’une société réellement nouvelle. Cette réflexion n’en est qu’à ses débuts ; elle est tardive hélas, et n’est pas le fait des marxistes, même si les écrits de Marx sur la valeur d’usage, dans le Capital, auraient pu ouvrir un travail conséquent sur ce sujet….

    -les révolutionnaires ne sont là, dans tous les cas, que pour encadrer ou se saisir d’ un mouvement qu’ils ne veulent pas voir leur échapper, et en prendre le contrôle
    Ces derniers n’ont voulu historiquement que le pouvoir

    -Autrement dit, l’existence d’une extrême gauche opposée à une gauche, certes en partie gagnée par le libéralisme économique, n’est pas fondée. C’est un concept infondé.

    -la discussion de fond devrait porter aujourd’hui sur la fascination du « pouvoir » par les hommes essentiellement, et par l’argent : véritable drogue, selon Primo Lévi.

    -Elle devrait porter sur la démocratie à construire, et le contrôle de tous les pouvoirs, de même que sur la nocivité de l’industrie à tous les niveaux, pour l’avenir de l’humanité.

    -Pour finir, que signifie la grande déclaration de LFI sur la nécessité « d’en finir avec l’aristocratie des riches » ? France Info le 12-8-25. Concrètement cela ouvre sur quelle action pratique ? Absolument rien, si ce n’est « Citoyens prenez les armes ! ». Ces déclarations couvrent en réalité un « discours » mais la volonté de ne rien faire.
    Quelles sont les propositions concrètes pour faire supprimer des niches fiscales pour les riches par le parlement. Est-ce fait ? Quelles niches fiscales ? Il y en a une multitude. Quels combats sont proposés.

    Les présupposés qui sont à la base de l’idée qu’il faut en finir avec le capitalisme sont fondés sur une critique souvent juste du système, mais sur des perspectives erronées, et la haine de la démocratie.
    La suggestion d’une rupture par les armes, pour accéder à des zones inconnues, sans garde fou
    où l'Histoire a montré maintes fois le caractère totalitaire de ses nombreux protagonistes (Hitler, Staline, Franco, Mussolini, Mao, Pol Pot..etc) n’est pas acceptable, car nous avons l’expérience de ces « zones ». Les millions de morts qui en ont été les victimes sont là pour témoigner de leur violence si on en doutait encore.

    AMC août 2025


     

     

     

     

     

     

    UNE QUESTION DE FOND SUR LES REVOLUTIONNAIRES D'EXTREME GAUCHE DANS L' HISTOIRE

    Un militant révolutionnaire responsable échappe-t-il, peut-il échapper, à la grande caractéristique masculiniste des chefs de guerre et de parti: être avant tout un homme fort, un machiste avéré, amoureux de sa position, sûr de lui-même au point de refuser la critique, de refuser de la susciter et d'imposer par tous les moyens son point de vue ??

    Question non pertinente d'une féministe égarée ?? Peut-être ! Mais qu'on nous le démontre. L'histoire nous montre en effet que tous les militants révolutionnaires (au cours, ou après toute révolution) ont dérivé vers des positions dictatoriales, dès lors qu'ils avaient des responsabilités d'autorité, et ils sont devenus des tyrans (comme ceux qu'ils combattaient), en justifiant leur attitude par des raisons politiques: un combat nécesssaire contre des divergences politiques.

    Combien d'exclusions, jusqu'à l'assassinat pour des dits motifs de "divergences politiques"

    (on a fait quelque part le bilan de ces dérives.. Il nous vient à l'esprit le Nicaragua et son chef valeureux devenu un tyran....)

    Cette dérive est si systématique qu'elle mérite qu'on s'y intéresse de près.

    Il n'y a aucun rapport a priori entre un combat de classe pour la liberté et la justice, mené en toute lucidité, au détriment de sa vie parfois, avec un discours politique critique de haut niveau.... et la dérive ! Il n'y a aucun lien de cause à effet. Si ce n'est que ce combat est mené prioritairement par des hommes, par un homme, les femmes constituant les petites mains, et que si ces hommes n'ont pas conscience qu'ils peuvent aussi être l'instrument de la dérive, à leur insu, c'en est fait rapidement de la discussion et de la décision démocratique, avec ses propres amis et camarades. Or jusqu'ici aucune leçon n'a été tirée de cette immense dérive.

    Par conséquent tout responsable politique doit combattre pour mettre en place des organes de contrôle dans les partis, les organisations, les associations, les organes de pouvoir....

    Le mot est dit : le POUVOIR. Le meilleur des hommes peut devenir fou de pouvoir.

    Le meilleur des hommes peut utiliser la rhétorique avec brio, peut avoir une tête politique brillante, produire des analyses de classe d'une grande pertinence, puis.... devenir un dictateur.

    Est-ce antinomique ?

    Un texte de Primo Levi dans un livre de Nouvelles, intitulé "Lilith" est incroyablement éclairant.

    Dans l'une des nouvelles "Le roi des juifs", il décrit les fous de pouvoir au bas de l'échelle sociale: les kapos, les petits fonctionnaires, qui acceptent tout, et sont prêts à tout, parce qu'ils ont goûté au plaisir du pouvoir..."Les frustrés qui ont goûté au pouvoir et s'en enivrent..." (p 82 livre de poche)

    Mais ne peut-on appliquer aux grands de ce monde cette addiction au pouvoir ? Primo Levi écrit que "le pouvoir est comme la drogue... Après l'initiation, vient l'addiction, la dépendance, le besoin de doses de plus en plus fortes ....le refus de la réalité et le retour aux rêves infantiles de toute-puissance (propre aux garçons à notre avis, ce que Levi ne dit pas)... et ainsi présenter le syndrome du pouvoir prolongé et incontesté : vision déformée du monde, arrogance dogmatique, désir convulsif de rester aux leviers de commande, conviction d'être au-dessus des lois..."

    Cela ne peut-il s'appliquer à Lénine et à tous ses compagnons, quelque que fusse par ailleurs la justesse de certaines de leurs analyses ?

    Et il nous vient à l'esprit que les bolchéviks pourraient être requalifiés comme des militants qui furent des fous de pouvoir, et devinrent des dictateurs et les plus grands assassins de leur époque.

    Ainsi des intellectuels pénétrés par les théories critiques les plus élaborées, sur la base du marxisme, ont pu, en spéculant sur la barbarie montante au sein même de la deuxième guerre mondiale, concevoir la nécessité d'en finir avec le capitalisme, par la lutte armée, au sein d'une organisation puissante, organisée militairement, avec des militants formés et aguéris, afin d'imposer une société nouvelle, en expulsant hors d'elle tout ce qui constitue le vieux monde.... Bâtir du nouveau par la force et impulser "l'homme nouveau".. Autrement dit tous les ingrédients de la dictature, où la fin justifie les moyens: faire dévaliser les banques par des voyous au service du "parti", constituer des appareils politiques de police pour éradiquer tout ce qui socialement relevait de la vieille société (bourgeosie bien sûr, mais paysannerie traditionnelle, artisans, boutiqiers, commerçants et ouvriers des usines capitalistes (!!!), artistes et écrivains qui leur sont liés... etc ), imposer de nouvelles normes de vie et de travail pour "concurrencer le capitalisme" et faire mieux que lui dans le domaine de la productivité, puis jeter aux poubelles de l'histoire la démocratie des soviets, et la "démocratie bourgeoise" qui a permis à la bourgeoisie d'occuper tous les postes les plus élevés dans l'administration de la société....afin y compris d'imposer la guerre...

    Sur la base de certaines analyses justes, mais en réfutant l'existence même du peuple et de ce qu'il désire, en transformant les soviets en organes aux ordres, les bolchéviks ont ainsi pris le pouvoir, dans le but de le garder jusqu'à la réalisation de leur projet fou, à l'aide d'un appareil policier gigantesque, et sont devenus des dictateurs. Ils ont tué plus de 20 millions de russes (famines, guerre civile, assassinats, prisons, goulags), tandis que le PC Chinois en tuera 30 millions.

    Ainsi ces intellectuels ont utilisé la perspective du communisme pour imposer leur pouvoir, et ont fait d'elle la plus immense des impostures, perspective fondée sur l'ESPOIR immense des grandes masses russes, chinoises et internationales..

    Est-ce une analyse juste ? Comment expliquer l'absence actuelle d'espoir, une certaine apathie des grandes masses, et l'idée pourtant absurde que tout le monde est pourri en ce bas monde...

    Juillet 2025 AMC

     

     

     

     

     

     

    Mais qui est donc Mélenchon ?

    Ancien militant trotskyste de l'OCI, passé au PS, sénateur, puis député, grand orateur (à l'égal de Lambert qu'il a copié), Ego puissant jusqu'à la sottise ("je suis la République", comme jadis Lambert à l'OCI disait : "on est le prolétariat" d'où "on a le droit de se servir dans les caisses de la MNEF..".)

    En fait Mélenchon est demeuré troskyste. : LFI est intégrée sans le dire au POI, et siège dans ses locaux, ceux de l'OCI.

    Mélenchon se présente comme représentant de la future 6ème République, qui serait la plus démocratique qui soit. Il a élaboré avec ses amis un programme tout à fait acceptable pour une vraie gauche. On ne voit pas ce qui le différenciait il y a peu de la fraction gauche du PS.

    Sous couvert d'intransigeance sur les principes, mais sans en discuter tous les fondements avec calme et sérieux, en vue d'aboutir à des positions unitaires efficaces, Mélenchon hurle le plus souvent son point de vue, sans en référer à qui que ce soit, et casse la possibilité d'unité et donc d'efficacité.

    Il est parfois utile et justifié d'être seul, et de clamer un point de vue solitaire, sur des questions extrêmement graves, sur le fascisme, l'antisémitisme, le racisme....

    Mais si l'on peut éviter d'être seul, sans compromission, c'est mieux.

    Sa grande passion semble être qu'on le voit, LUI, avant tout. Et pour ce faire il privilégie la division avec ceux avec lesquels il devrait proposer une unité infaillible.

    De ce point de vue son amour du pouvoir, et de lui-même, est-il compatible avec le combat pour la justice et la démocratie ?

    2024

     

     

    L'extrême gauche interpelle !

    Nous n'avions pas coutume de parler de "l'extrême gauche". Elle nous interpelle aujourd'hui, car loin d'apporter des issues à une crise politique, ou des réponses à un manque de perspectives, elle nous semble entraver la voie vers ces perspectives, car elle n'a pas changé, elle fait du sur place et elle participe activement à la division; elle demeure profondément bolchévique dans ces analyses et son comportement, c'est à dire conservatrice, voire réactionnaire.

    Nous ne reviendrons pas sur la façon dont Macron a été élu grâce, entre autres, à la politique de division prônée par Mélenchon, ex trotskyste, alors qu'il avait le charisme de pouvoir rassembler ce qui restait de bon chez les verts, et au PS autour de Hamon. Il a utilisé son charisme pour clamer la division et faire valoir son "moi, moi moi".

    Faisons grâce au lecteur d'une critique de cet individu, mais signalons qu'il appelait encore récemment à une grande campagne contre les médias, principal ennemi !!! Alors que les journalistes, avec leurs défauts, sont les seuls à dénoncer les effets délétères de la grande finance, et des comportements des prédateurs capitalistes.

    Les formations NPA, Lutte Ouvrière, POI, quantités négligeables en voix, mais capables de parler fort, ont ajouté la division à la division. On n'en attendait pas moins.

    Il faut dire aussi que depuis septembre 2017, où les prédateurs sexuels sont enfin dénoncés massivement par les femmes, nous constatons qu'ils sévissaient partout où les hommes avaient du pouvoir, dans toutes les instances capitalistes, les appareils d'Etat, dans les instances culturelles sans exception (jusqu'à l'administration du prix Nobel), mais aussi dans tous les partis de gauche et d'extrême gauche, dans les instances dites communistes et trotskystes, à l'UNEF (ouaf !!).... partout. Le machisme tout puissant et impuni a naturellement mis la démocratie et la révolution sous le paillasson, pour mettre les jeunes militantes au lit.... Cela fait parti du désastre politique et de la gangrène qui impuissantent le peuple, les jeunes, et les femmes, les militants honnêtes dans la recherche du changement social.... à l'intérieur d'un chaos mondial où les "Bolloré" en tous genres pillent et détruisent les peuples et leur pays.

    En France, seules petites lumières: l'arrestation de Bolloré grâce à des journalistes, le non- lieu qui devrait être tonitruant pour COUPAT et ses amis mais dont on ne fait pas grand cas, la relative victoire des zadistes de Notre Dame des Landes qui tiennent le coup et professent de vivre différemment de ce que les professeurs du capitalisme voudraient imposer (2500 policiers pour 250 zadistes dont les idées sont très très dangereuses ! ). On ne s'étonnera pas que certains jeunes impatients et écoeurés, se tournent vers la violence, même si l'ensemble de la jeunesse paraît profondément pacifique et tolérante.

    8 mai 2018 AMC

     

     

    A PROPOS D' UN EVENEMENT HISTORIQUE : 1968 LA POLITIQUE DE DIVISION DE L' OCI DEVENUE PT puis POI ( n°1 et n°2)

     

    LE FAMEUX 10 MAI 1968.

    (symbole de la trahison ou du dévoilement de ce que furent, quant au fond, les directions communistes et trotskystes)

    Kirsner, alias Charles Berg, a écrit le 27-10-2015, un document intéressant à propos du 10 mai 1968


    " ……….. La dégénérescence de l'OCI connaît un épisode quasi-historique que nombre de militants ont oublié ou pas connu : le 10 mai 1968.
    Lorsque le cortège de la FER sortant d'un meeting arrive au carrefour Odéon - St-Michel, les affrontements entre les milliers d'étudiants et la police sont déjà engagés. C'est l'affrontement de la jeunesse contre l'État bourgeois. La FER est respectée dans le milieu. Nous avons jusque là joué un rôle majeur. Sur le terrain en participant à toutes les mobilisations étudiantes et toujours, en mettant en avant la solidarité, le lien nécessaire entre les étudiants et la classe ouvrière. Et notre influence sur cette ligne et très importante : les dirigeants, les militants de la FER sont reconnus, appréciés.
    Claude Chisserey est le plus talentueux d'entre tous. Avec Christian de Bresson, Georges, Jean, Didier, Nicole, Martin, Joëlle, les frères Serfati et beaucoup d'autres il est à l'origine de la FER. Ce n'est pas rien. Notre influence dans l'UNEF est considérable comparé à nos forces militantes.
    Stéphane Just ce soir décide que nous n'avons rien à faire au Quartier Latin. Notre mot d'ordre " 500.000 travailleurs quartier latin " est aux antipodes de " l'affrontement gauchiste " qui oppose " quelques milliers d'étudiants aux forces de l'ordre ". Il faut partir. Appeler les étudiants à dissoudre la manifestation !
    Il y a quatre membres du BP. Stéphane, De Massot, Xavier et Claude, moi je suis membre du CC. Les trois membres du BP s'alignent sur Just. Claude et moi sommes contre. Évidemment nous appliquons. En fait c'est Claude avec son incroyable courage qui, fort de son autorité appelle à quitter la manifestation. Il s'exprime avec d'autant plus de radicalité qu'il est contre cette politique : les petits bourgeois doivent cesser de faire du jardinage ! - il fait allusion au dépavage - et combattre pour la grève générale.
    Le lendemain matin réunion de la direction. Il y a des centaines de blessés. Just est effondré mais maintient la Ligne. On a eu raison ! Lambert était resté au congrès FO de sa fédération ( !) durant 3 jours !
    Ce jour, cet épisode, est une catastrophe politique qui va nous couper de dizaines, de centaines de milliers d'étudiants et jeunes travailleurs ! Et cette défaite pèsera lourd, pendant des années. Elle nous a marginalisé, coupé des luttes culturelles, du féminisme, de la lutte contre l'homophobie etc…Claude ne s'en remettra jamais. Ajoutons que c'est à ce moment que notre politique s'est " militarisée ". Nous combattions les staliniens qui nous agressaient…. Etc etc

    ……………………

    Ce document paru sur internet est exceptionnel.

    Berg fut calomnié dans l'OCI, dans les années 70, lorsque la direction décida de s'en défaire. A juste titre, car il était odieux, mais en fait il obéissait à celle-ci. Il ne valait ni plus ni moins pas mieux à l'époque que l'ensemble de la direction, dont Lambert. Mais une fois mis à la porte, il se mit à réfléchir et produisit plus de 40 ans après en 2015 ce texte très important.


    Berg fait bien de nous rappeler le 10 mai 1968. Ce qui s'est passé ce jour- là n'est pas une erreur de parcours, c'est une conséquence logique de l'orientation de l'OCI. Mais cela a pris l'allure d'une catastrophe en raison de l'importance que revêtait le mouvement social de 1968, entre autres chez les étudiants. Les jeunes trotskystes y jouèrent un rôle capital à l'époque, sur des bases saines qui échappaient à la direction de l'OCI. Il y eût à ce moment-là, en France, les éléments pour constituer un mouvement de type "conseilliste" (ou soviétiste), exactement comme dans les pays de l'est qui se révoltèrent également en 1968. Et ceci dans une situation où la jeunesse étudiante commençait à faire la jonction avec les ouvriers, encerclés ou enfermés dans leurs usines par la CGT...

    Si le mouvement n'avait pas été cassé, si des conseils démocratiques avaient pris forme dans le milieu étudiant, bien des choses auraient pu avoir lieu, car cela aurait débordé vers le milieu ouvrier. Mais l'OCI qui avait accompagné le mouvement au départ, décida de le casser et joua le rôle du PCF.


    On peut voir, dans cet évènement du 10 mai, la dégénérescence de l'OCI, comme le dit Berg, mais celle-ci faisait partie intégrante de celle qui avait eu lieu en URSS et dans tout le mouvement communiste.

    L'analyse que fait Berg, ou Kirsner, du 10 mai 68 est donc insuffisante…mais fort intéressante.

    Le 10 mai constitue un tournant visible dans l'OCI parce que c'est la première fois que cette organisation est confrontée à un mouvement de masse où sa partie jeune s'y est investie totalement . Ce mouvement étudiant veut gagner et suivre sa voie, il veut bien se laisser diriger par des militants qui ont su gagner sa confiance : la FER (fédération des étudiants révolutionnaires) liée à l'OCI. On en est là au matin du 10 mai.

    La direction de l'OCI n'est pas prête à suivre ce mouvement jeune, révolutionnaire, mais pas nécessairement trotskyste, loin de là. Ce qu'elle est historiquement ne peut pas, par définition, y adhérer quant au fond. L'OCI est en effet, à peu de choses près, sur la même ligne que celle du PCF: laisser le pouvoir à la bourgeoisie. L'OCI avance l'idée du " gouvernement des organisations politiques ouvrières, PCF, SFIO ", et d'un " comité central de grève des syndicats ouvriers " où la CGT soit en tête…! Elle est pour que le mouvement de masse soit brisé par les appareils politiques traditionnels, staliniens en tête. Elle critique les staliniens certes, mais elle analyse l'URSS comme un Etat ouvrier dégénéré, et non comme un Etat qui a volé la révolution au peuple russe, donc c'est, selon elle, un Etat qui peut être remis dans le chemin de la " révolution " à la façon léniniste, mais sans les soviets. L'OCI défend l'URSS par principe pour ces raisons. Donc l'OCI ne veut pas d'un mouvement jeune qui la submergerait sur sa gauche, par ses mots d'ordre, sa vision de la démocratie, sa vision de la vie.
    De la même façon que Lénine a fait la chasse en URSS, aux soviets, aux socialistes révolutionnaires, à " l'opposition ouvrière " qualifiée de gauchiste, mettant en danger " la révolution ", celle des bolchéviks, l'OCI ne peut pas accepter le mouvement révolutionnaire des jeunes à Paris en 1968.

    La FER est beaucoup plus du côté des jeunes qu'elle n'est du côté de l'OCI. Celle-ci s'en rend compte sur les barricades en plein Paris. Ça n'est pas acceptable. La ligne politique de Just-Lambert qui consiste à ce que la FER se retire de la rue, est une ligne de longue date. C'est la ligne des trotskystes qui considèrent " qu'on n'est pas comptable de gagner mais de construire le parti ". Quel parti ? Le parti dit "d'avant-garde" léniniste ! qui éventuellement peut prendre les armes, pour faire écraser les ouvriers et les jeunes; ce n'est pas un parti de masse. Le mouvement réel des masses n'est que l'allumette qu'il faut éteindre. Le feu doit être maîtrisé par les révolutionnaires professionnels, en fait pour éviter tout mouvement autonome vers une forme soviétique, et où la forme soviétique a été aspiré et éteinte dans l'administration léniniste.


    Le BP de l'OCI donne l'ordre de se retirer de la rue et des barricades. Les étudiants sont livrés à la violence de la police. La FER était leur protection.

    Pas à un seul moment, l'OCI ne va appeler à des assemblées démocratiques souveraines pour aller dans le sens de l'autonomie des salariés et des jeunes.

    Just est peut-être désespéré au lendemain du 10 mai, Chisserey aussi. Mais le BP avait imposé LA vérité, et il n'y a plus à réfléchir. On obéit. La FER qui collait à la jeunesse va disparaître. Il y a des blessés graves, suite à ce retrait, car la FER qui savait se battre est partie. Ceci sera qualifié de traitrise par tous les sympathisants de 1968. On ne s'en remettra pas mais qu'importe.

    Le PC avait qualifié au départ la révolte étudiante " de hooligans, de voyous ". L'OCI va qualifier un peu plus tard ce mouvement jeune, de " gauchiste ". Cela aboutit logiquement à conforter l'appareil stalinien et la bourgeoisie, donc la politique de l'URSS. L'OCI veut apparaître comme étant crédible, au même titre que les appareils traditionnels, ce qui justifiera plus tard le commando grenoblois contre des militants présumés d'Action Directe devant un resto-U. Commando qui fera un peu plus détester l'OCI.

    Berg est-il contre cette ligne ? Il dit que oui. Mais il n'a pas seulement obéi, il était d'accord. A quelques temps du 10 mai, il vient à Grenoble, toujours en mai 68, et anime un meeting où il déclare qu'à la Sorbonne il y a un " phalanstère, c'est-à-dire un bordel "… La moitié de la salle du meeting se vide… Berg non seulement confond les phalanstères de Fourrier avec les bordels mais en plus qualifie les jeunes qui occupent la Sorbonne de prostitués alors qu'il s'agit de jeunes qui sont dans la mouvance anarcho-libertaire; ceux qui vont permettre ce bond culturel extraordinaire d'émancipation qui caractérise 1968. Berg est d'accord avec le BP, c'est pourquoi il obéit.
    Chisserey a obéi mais il s'est contrefait par discipline, lui, en effet, il ne s'en remettra effectivement jamais. Il finira par se suicider en 1981, 13 ans après. L'OCI l'a acheté en en faisant un permanent; il n'a plus de métier, Il ne sait plus rien faire. Il a perdu son amie, il se mettra à boire. Il a tout compris sur l'OCI depuis longtemps. Il ne le dit pas.

    Berg a oublié ce qu'on n'a pas oublié. Il va devenir l'homme de main de Lambert, avant que ce dernier ne s'en débarrasse. En effet l'OCI perd des militants, perd des positions, décline, mais affirme qu'elle peut directement se construire comme parti (d'avant-garde) sans transition par des organes de masses. Du baratin. C'est la liquidation de CAO (comités d'alliance ouvrière) où les trotskystes risquaient de perdre la main comme dans la FER. L'OCI durcit le ton et se coupe des masses. Berg va faire peur. C'est la ligne " Objectifs-résultats " dans chaque cellule. " Tu t'es engagé à vendre 4 IO, la semaine prochaine tu allonges la somme de 4 IO " ETC….. Les militants vont payer de leur poche ce à quoi ils se sont engagés sans pouvoir bien réfléchir. Il s'ensuit un harcèlement financier et psychologique insupportable. Mais c'est au service de la " révolution ". Des militants s'en vont, d'autres restent et deviennent soit des potiches soit des arnaqueurs…Tout l'appareil de l'OCI devient soupçonneux, stalinien. L'intelligence et le savoir-faire de Broué sont transformés en leur contraire. Broué devient l'apparatchik qui exclut les indésirables On ne réfléchit pas, on applique la vérité qui vient d'en haut. Les méthodes bureaucratiques ouvrent la voie à des méthodes de gangsters entre ceux qui tiennent le BP, qui protège l'appareil et le fric.
    C'est la reproduction en petit de ce que fait l'appareil stalinien partout. L'OCI n'est rien d'autre qu'un appareil devenu stalinien. Heureusement pour Berg qu'il a été exclu.

    Berg, dans son article, fait du retrait de la FER, une faute politique. C'est vrai mais c'est l'orientation de fond de l'OCI.
    Ce qui ne manque pas de saveur est sa remarque sur le fait que l'OCI se soit coupée de la lutte " pour le féminisme " du fait de cette faute politique. Mais il y a participé activement. Il a initié à Grenoble, pour le casser, un groupe de travail sur les luttes féministes. Une fois un énorme travail accompli, il l'a condamné et a carrément jeté le texte produit, avec violence. D'autres camarades disaient à la même époque que " notre " rôle n'était pas de faire dans le féminisme mais de construire le parti. Au nom de cela, le principe cher au cœur des femmes " La maîtrise de son propre corps " par les femmes, était rejeté comme étant petit bourgeois. C'est pourquoi l'OCI a sauté au dernier moment dans le dernier wagon du train pour la lutte pour l'avortement…

    Quand Berg préconise de renouer le fil avec la révolution d'octobre…. avec des méthodes douces, il avoue avoir conservé ses liens avec le léninisme.

    8-6-2016 AMC alias Manuelle. Revu le 10 mai 2018


    (Le gauchisme, c'est l'expression employée par Lénine pour fustiger toute initiative qui ne vient pas du prolétariat, c'est-à-dire du parti. Si l'on suit cette façon de voir les choses, tout mouvement contestataire qui viendrait de la jeunesse, des femmes des handicapés, des artistes, des artisans…est dit gauchiste ou réactionnaire car hors prolétariat.)


    Textes plus anciens:

     

    Cécité de l'extrême gauche.
    (30-3-13)

    La position qui consiste à se demander avec anxiété et désespoir pourquoi les gens ne votent pas ou peu pour l'extrême gauche, dans les élections parlementaires ou présidentielles, aboutit à dire, en des termes particuliers, que ces derniers sont tellement abrutis et achetés par le système, qu'ils préfèrent voter encore pour la bourgeoisie.
    Il faudrait peut-être se poser la question de savoir si l'extrême gauche ne fait pas fausse route dans la présentation qu'elle fait d'elle-même lors des élections.
    Il semble en fait y avoir une incompréhension totale de sa part du ressenti et de la pensée des citoyens en général, du fait d'une analyse superficielle d'une part de ce qu'a été le discours procommuniste pendant plus de 70 ans, d'autre part de ce qu'a été le communisme, et enfin des attentes d'une majeure partie des citoyens..

    Loin d'être dépolitisés la plupart des gens sont simplement "politisés" autrement, c'est à dire en termes non idéologiques.


    Tout discours qui, aujourd'hui, introduit la perspective de "la révolution et du communisme", qui explique ce qui se passe en termes uniquement de " luttes des classes ", ou qui fait la critique du capitalisme en ayant l'air de souhaiter mettre à la place le "communisme", le vrai (!),sans le dire, … est un discours, éprouvé, directement ou indirectement, comme un discours mensonger, ou au minimum illusoire.


    Ce discours n'a plus aucun caractère mobilisateur, car, sans que l'analyse en soit clairement faite, ceux qui écoutent ce discours dans les termes indiqués, pensent que ce dernier est en contradiction à la vraie politique, c'est à dire la lutte pour les besoins immédiats des gens. Les partisans affirmés de la révolution ne croient en effet généralement pas qu'il soit nécessaire de trouver une solution de suite à ces besoins, ils reportent la solution à plus tard…. au moment où la révolution aura imposé le système auquel ils croient et auquel personne ne croit plus.


    Avant la dite révolution, il serait en effet illusoire de tenter de se battre pour préserver " son pré carré ", défendre son gagne pain, surtout s'il s'agit de salariés non ouvriers ou d'autres classes sociales assimilables au peuple. L'illusion de la classe ouvrière toute puissante, au nom de laquelle la révolution serait faite, obscurcit encore les perspectives des groupes de l'extrême gauche.
    Le " discoureur " d'extrême gauche discourt tellement sur la révolution et les illusions qu'il y aurait à croire possibles des réformes, qu'il se présente aux législatives ou aux Présidentielles pour discourir encore un peu plus, et non pas pour dire " Voilà ce qu'on peut faire immédiatement…mais avec vous. Nous y allons pour agir de suite.. ". Il justifie sa position de refus d'aller au pouvoir en se moquant du parlementarisme bourgeois où il ne veut pas se salir les mains. Il a pour partie raison dans son analyse sur la nature du parlementarisme, mais il a tort quant au fond.. Il faut dire au contraire qu'on veut aller au pouvoir, pour faire des choses précises.
    La jeunesse a parfaitement senti ce qui précède. Elle n'emploie plus les mots des marxistes, qui sont des mots couverts par la réalité des goulags et de l'extermination ouvrière de type communiste. Face à cela, il est de bon ton de dire que la jeunesse n'est plus politisée ou mal politisée. En réalité, elle colle à ce qui lui paraît juste et vrai. Elle préfère parler d'indignation.


    Le refus de comprendre l'ensemble de ces problèmes participe hélas à la montée du FN.


    Il semble cependant y avoir eu des moments où tout était possible :
    -Besancenot quand il s'est présenté, lançait un nouveau parti anticapitaliste qui n'était plus " la ligue communiste révolutionnaire ". C'était annonciateur d'une mise en cause radicale et de quelque chose qui ne s'est pas produit. De nombreux citoyens ont attendu vainement que Besancenot gagne et veuille y aller.
    Le NPA était en effet mille fois moins sectaire que tout ce qui a précédé, mais la mise en question de ce qui fut dans le passé, n'était pas au rendez-vous. Il ne s'est pas présenté comme quelqu'un qui était prêt à aller au pouvoir, avec les citoyens, pour en finir avec les mensonges et la corruption de la classe dominante, en finir avec son système économique exploiteur et destructeur de la planète. Or ce que les gens veulent, c'est qu'on ose y aller de suite..

    Melenchon fut-il une occasion ? Son charisme de langage, et ses propos irrespectueux font du bien à entendre pour des citoyens excédés par le mensonge. Mais Mélenchon n'est pas clair sur tout un tas de choses dont l'euro, l'Europe et son passage au Sénat pour le compte du PS. Il se garde bien de critiquer la forteresse des féodaux du sénat.

    Il faudrait qu'un candidat d'extrême gauche puisse dire : je me présente parce que je veux balayer ceux qui ont le pouvoir, je veux faire le ménage; je veux y aller avec une équipe et voilà les mesures que l'on pourrait prendre, mais avec vous, les citoyens de ce pays. Pour cela on vous demande de créer maintenant des commissions, des comités de quartier de toutes sortes pour nous dire ce que vous voulez, et pour nous contrôler. Voilà ce à quoi on s'engage, et on vous dira au fur et à mesure comment on compte le faire, et les obstacles qu'on rencontrera. On aura besoin de vous sans arrêt. Voilà ce qu'on pourrait dire, à titre d'exemple, dans des assemblées démocratiques appelées par "l'extrême gauche":

    -Contrôle immédiat des capitaux aux frontières.
    -Expropriation des banques. Réduction des banques aux seules banques de dépôts
    -Liquidation de la Bourse des valeurs
    -Abrogation de la dette publique
    -Contrôle immédiat de tous les comptes des citoyens à l'étranger, et confiscation éventuelle.
    -réévaluation de tous les impôts sur le revenu
    -Interdiction de démanteler et fermer une entreprise à titre conservatoire: comités d'usine pour protéger les entreprises du pillage par les directeurs et patrons. Les salariés doivent se réunir librement pour décider de l'avenir de l'entreprise
    -Suppression du libre-échange avec les pays occidentaux et les pays du tiers monde, pour la préservation de la production nationale ainsi que celle interne aux pays du tiers monde
    -Réduction des salaires mensuels du Président de la République, des ministres, sénateurs et des députés à moins de 10000 euros. Suppression de tous les privilèges.
    -Suppression du caractère privé de la fortune et des privilèges du sénat
    -Mise à plat du fonctionnement et des privilèges de la Cour des comptes, du Conseil d'Etat, du Conseil constitutionnel, du Conseil économique et social…etc
    -Préservation d'une vraie séparation des pouvoirs.
    -Mises en place avec les citoyens, travailleurs, jeunes, de commissions locales, départementales, régionales pour examiner le devenir de l'industrie, de l'agriculture, de la santé, de la solidarité, de la justice, du logement, de l'éducation, des transports….de la monnaie, et de la constitution. Conférence nationale de synthèse.
    -Mise à plat du fonctionnement de la justice et de tous ses tribunaux
    -Appel aux juges pour qu'ils proposent eux-mêmes leurs propres organismes de contrôle
    -Indépendance de la justice, mais contrôle indépendant de la justice

    -utilisation immédiate des logements vacants et commissions populaires pour les rendre utilisables en liaison avec tous ceux qui sont à la rue;

    -Appel aux citoyens, travailleurs et jeunes de l'Europe à faire de même. Mise en place de coordinations de solidarité
    -Polices de quartier en relation avec des comités de quartier, de village, de ville
    -Mise à plat de tous les dossiers. Tous les obstacles seront rendu publics : appel aux journalistes pour faire un vrai travail d'investigation en toute liberté.

    -Liberté pour les émigrés d'aller et venir dans notre pays: se loger, travailler, mettre leurs enfants à l'école


    Sur la finance et l'impôt :

    (Voir Médiapart, du 4-4-13: comment combattre la mafia de l'évasion fiscale)

    La finance, les banques, l'évasion fiscale sont des aspects parmi les plus assassins de la société, qui mettent bien en lumière le caractère encore plus insupportable des faillites d'entreprises, les licenciements, le chômage et la misère…
    Nous devrions avancer toute revendication qui paraît vouloir limiter de façon évidente la criminalité financière. Notre différence avec les autres : Ce que certains appellent les " dérives ", nous les appelons les " caractéristiques "du système, mais peu importe. Notre indignation doit s'unir à celle d'autres, quels que soient les objectifs des uns et des autres. C'est pourquoi nous devrions être contre la libre circulation des capitaux, fondement de la mondialisation, fondement des crimes de la finance, et je n'ai pas saisi pourquoi tu te refuses à cela. Nous devrions être pour le protectionnisme, à titre de transition, pour protéger les petites gens, la petite production, la petite agriculture ; nous devrions être contre le libre- échange, assorti de la libre circulation pour les seuls humains.

    " Notre " grande différence avec le FN et les keynésiens, devrait être l'appel à gouverner avec des comités de quartiers, toutes populations confondues, contre les référendums du FN et contre les assemblées parlementaires rénovées des keynésiens. Et " nous " devrions nous engager là-dessus.

    Pour l'instant, ce sont " les autres " qui se saisissent des aspects les plus insupportables du capitalisme, à propos de d la finance… Pas " nous "( si on peut appeler le " nous " , les trotskystes du NPA)

    J'ajoute que le refus de se saisir de la " morale ", sous prétexte de ne parler que de la " lutte des classes " (réflexe tout droit sorti de la bureaucratie soviétique), fait fi des exigences fortes des citoyens qui veulent des références explicites à la morale plus que jamais. Les obligations morales et démocratiques paraissent être aujourd'hui ce que les citoyens et salariés attendent de " réformes ", quand on les convie à devenir maîtres de leur propre activité.

    On devrait vouloir des réformes sans savoir à l'avance si elles feront tomber le système ou non ; ce qui le fera tomber, ce sera l'activité des grandes masses et non le sens des mots.

    De ce point de vue, dès à présent, le paiement des impôts sur le revenu et les sociétés, à égalité entre tous les citoyens, de quelque classes que ce soit, paraît être, et dans les circonstances actuelles, l'un des fondements d'une société démocratique. Sinon, il n'y a pas de solidarité possible, et pas de financement. La question relève évidement fondamentalement du contrôle.

    Dans les colonies, la bourgeoisie métropolitaine et la bourgeoisie compradore ne payaient pas d'impôts, avec la complicité du système colonial ; de la même façon que la laïcité n'était pas appliquée en Algérie dite française.
    La question des recettes fiscales demeure aujourd'hui un problème majeur dans toute l'Amérique latine, en Indonésie, en Inde, au Maghreb , en Afrique, où la revendication essentielle de la bourgeoisie est de ne pas payer d'impôts et d'avoir la mainmise sur les armes, la police et l'armée, pour tirer à vue sur le peuple.

    Depuis la mondialisation, c'est-à-dire la libre circulation des capitaux, à partir de 82 en France, et de 79-80 aux USA et en GB, les grands de ce monde planquent tous leurs revenus dans les paradis fiscaux lesquels ont pris des proportions gigantesques délibérées et voulues. C'est bien pourquoi les Etats laissent faire et encouragent. .
    Dans la lutte contre " la dette publique ", l'immense erreur a été, de ne jamais relier l'évasion fiscale, les paradis fiscaux, avec la volonté de frapper très fort les petites gens par des politiques de rigueur. On a discouru à la place sur l'origine de la dette, la fabrication monétaire etc… et l'extrême gauche parle de la "crise" au lieu de parler de la politique européenne de rigueur qui organise la "crise".
    CAHUSAC a parfaitement illustré ce problème, en faisant la politique de rigueur décidée par la gauche tout en planquant ses revenus à l'extérieur de la France. A ses yeux, il agissait pour la " nation ", c'est-à-dire pour sa classe….

    Il faut revenir à l'origine de la création de l'impôt sur le revenu. C'est à l'occasion de la guerre de 14-18, pour financer l'effort de guerre de l'Etat que la loi institue cet impôt.
    On peut en conclure que c'est donc un impôt totalement réactionnaire. Mais c'est oublier qu'à l'époque, après la Commune de Paris, il était impossible d'envoyer le peuple à la boucherie guerrière sans exiger de la bourgeoisie qu'elle finance l'Etat majoritairement. Et ce financement fut une avancée.
    Donc l'Etat a fait trois choses pour avoir la paix sociale et obtenir l'union nationale :
    -Il fait voter la guerre par la social -démocratie
    -il fait créer l'impôt sur le revenu
    -il crée massivement de la monnaie contre les crédos libéraux et liquide ainsi la classe des rentiers par l'inflation.

    La partie de la bourgeoisie la plus dure voulait sucer le sang du peuple tout en lui faisant financer la guerre. C'était politiquement impossible.
    L'impôt sur le revenu est demeuré pour financer plus tard " l'Etat Providence " dans le même objectif de paix sociale et pour pouvoir exploiter le peuple avec l'aval des communistes ; sauf que les concessions faites aux salariés ont ouvert une brèche. Il nous faut aujourd'hui réclamer le contrôle sur l'impôt sur le revenu, et le contrôle de son utilisation… Le reste, on le verra après… c'est le contrôle des citoyens et salariés qui posera les bonnes questions, mais pas nous.

    Le 12-4-13